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Intervention sur le génocide des Tutsi - [Lycée Jean Perrin]
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Intervention sur le génocide des Tutsi
Article mis en ligne le 4 juin 2021
dernière modification le 29 juin 2021

par Benjamin Puech

François Graner, directeur de recherche au CNRS (centre national de la recherche scientifique), est intervenu le jeudi 3 juin 2021 au lycée Jean-Perrin, pour expliquer la responsabilité de la France lors du génocide des Tutsi entre avril et juillet 1994.

Il a commencé par expliquer son métier de physicien ainsi que les études qu’il a faites pour y parvenir (doctorat en physique quantique). Il nous a présenté son sujet d’étude lors de son post-doctorat au Japon : la régénération de l’hydre d’eau douce.

Ensuite, il a abordé son travail avec l’association "Survie". C’est une association qui produit des travaux sur ce qu’elle estime être la "complicité" de la France dans le génocide des Tutsi. Il a expliqué qu’il avait voulu accéder à des archives civiles produites par l’Elysée sous le deuxième mandat de François Mitterrand (1988-1995) mais couvertes par le "secret défense". Il a d’abord essuyé un refus de la part des mandataires de Mitterrand puis les a reçues au compte-goutte après avoir fait des démarches devant le Conseil Constitutionnel et le Conseil d’Etat. A l’heure actuelle, les archives militaires de cette période ne sont pas toutes ouvertes.

Selon M. Graner, François Mitterrand et son entourage ont soutenu le régime génocidaire des extrémistes Hutu pour maintenir le Rwanda dans la zone d’influence française en Afrique et cela malgré la nature dictatoriale de leur régime. Il nous a dit que la Belgique, au contraire, avait retiré ses troupes et son soutien à ce régime pour cette raison.

En ce qui concerne le déroulement du génocide, il nous a rappelé que la machette avait été utilisée pour la moitié des morts alors que souvent dans les médias, le génocide des Tutsi est présenté comme quasi intégralement perpétré à la machette pour couvrir le soutien de l’Etat français à l’armée rwandaise (dans la fourniture d’armes).

Il a repéré dans le manuel une formulation qu’il juge inexacte : "massacre des Tutsi et des Hutu modérés". Selon lui, les crimes contre les Hutu devraient davantage être qualifiés de crimes politiques alors que pour les Tutsi , l’intention est bien l’extermination au nom de ce qu’ils sont et non pas de leurs opinions politiques. De plus, il critique l’adjectif "modéré" en prenant l’exemple de la Première Ministre Hutu qui a été assassinée au début du génocide, et qui voulait transformer la société pour la rendre plus démocratique ; selon lui, elle ne se serait pas qualifiée de "modérée".

La très grande majorité des élèves a été intéressée par ce travail de recherche d’une brûlante actualité car le Président Emmanuel Macron a reconnu la semaine dernière à Kigali la "responsabilité accablante de la France " dans ce génocide. Il a promis aussi de traduire en justice les Hutu extrémistes qui vivent en exil en France comme la veuve du Président Habyarimana.

Classe de TG2.


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